Anatomie et biomécanique
La cheville est une région regroupant plusieurs articulations. Les articulation tibio-fibulaire inférieure, tibio-talienne et talo-fibulaire forment l’articulation talo-crural. Cette articulation permet les mouvements de flexion plantaire et flexion dorsale. L’articulation sous-talienne permet des mouvements d’inversion et d’éversion. On peut considérer que les mouvements de flexions plantaires et dorsales sont des mouvements qui servent à se déplacer, tandis que les mouvements d’inversion/éversion sont plutôt des mouvements d’adaptations au terrain. Même si on retrouve un mouvement d’éversion volontaire lors d’une frappe extérieure du pied au football. L’ensemble de ces articulations est maintenu en interne par le ligament latéral interne (LLI) composé d’un faisceau profond et d’un faisceau superficiel, et en externe par le ligament latéral externe (LLE) composé d’un faisceau antérieur, d’un faisceau moyen et d’un faisceau postérieur.
Epidémiologie et mécanisme
Une méta-analyse de DOHERTY et coll.[1], datant de 2014, nous apprend que les femmes ont une probabilité plus importante de subir une entorse de la cheville que les hommes. Elle nous apprend aussi que les enfants sont plus à rixe que les adolescents, qui sont eux-mêmes plus à risque que les adultes. Cette étude met en évidence que les entorses du ligament latérale de la cheville sont plus fréquente que celle du ligament médial. Les entorses en inversion sont donc les plus fréquentes. Cette étude montre que les sports en salle sont ceux qui engendre le plus d’entorses.
En 2017 MAUTEL et coll.[2]rédigent un article plus récent et axée sur une population uniquement de sportif, puisque faite sur la NCAA (ligue américaine des sports universitaires). Cette étude porte uniquement sur les entorses graves (rupture totale des trois faisceaux du ligament). Ces entorses ont une occurrence de 1 pour 10 000 athlètes blessés, 56.7% de ces entorses graves sont survenues pendant une compétition et 9.8% étaient des récidives. Les entorses graves chez les sportifs surviennent plus souvent chez les hommes lors d’un contact avec un autre joueur (60.4%).
WALDEN et coll.[3] ont sorti en 2013 une étude sur les blessures de la cheville dans le football professionnel. Pour cela, ils ont suivi 27 clubs européens pendant 11 ans (saison 2001/02 à 2011/12). Un total de 1080 blessures à la cheville a été enregistré (13% de toutes les blessures), l'entorse de la cheville du ligament latéral étant le sous-type de blessure le plus courant (51% de toutes les blessures à la cheville). Les taux de blessure à la cheville et d'entorse de la cheville étaient respectivement de 1/1000 h et 0,7 / 1000 h.
[1] Doherty C, Delahunt E, Caulfield B, Hertel J, Ryan J, Bleakley C. The incidence and prevalence of ankle sprain injury: a systematic review and meta-analysis of prospective epidemiological studies. Sports Med. 2014;44(1):123-140. doi:10.1007/s40279-013-0102-5 [2] Mauntel TC, Wikstrom EA, Roos KG, Djoko A, Dompier TP, Kerr ZY. The Epidemiology of High Ankle Sprains in National Collegiate Athletic Association Sports. Am J Sports Med. 2017;45(9):2156-2163. doi:10.1177/0363546517701428 [3] Waldén M, Hägglund M, Ekstrand J. Time-trends and circumstances surrounding ankle injuries in men's professional football: an 11-year follow-up of the UEFA Champions League injury study. Br J Sports Med. 2013;47(12):748-753. doi:10.1136/bjsports-2013-092223
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