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Camille Gaubert

Pratiquer un sport régulier aide à garder son système immunitaire jeune


Une activité physique régulière et maintenue sur le long terme permet de préserver son immunité des méfaits de l'âge, d'après une nouvelle étude britannique menée sur 125 cyclistes amateurs de 55 à 79 ans, et dont une partie du système immunitaire était comparable à des 20-36 ans.

Une activité physique régulière permet de conserver non seulement sa masse musculaire, son poids, son cholestérol et son taux de testostérone (pour les hommes), mais également l'efficacité de son système immunitaire, d'après une étude anglaise publiée en mars 2018 dans la revue Aging Cell.

Le thymus rétréci avec l'âge, entrainant un affaiblissement de l'immunité

Le thymus est une petite glande du système lymphatique. De forme irrégulière, elle est située dans le thorax, juste sous le sternum et entre les poumons. C'est dans le thymus que sont produits les lymphocytes T, c’est-à-dire un type de globules blancs essentiels aux défenses immunitaires. Il était déjà bien admis que le thymus commence à rétrécir dès l'âge de 20 ans. Ainsi, le vieillissement s'accompagne d'un affaiblissement de l'immunité par une atrophie du thymus et une augmentation de la proportion de cellules T (un type de cellules immunitaires) avec une durée de vie courte et un faible pouvoir de prolifération. En revanche, l'impact de "l'activité physique, qui influe sur l'immunité, mais qui diminue considérablement avec l'âge, n'était pas prise en compte", expliquent les auteurs. Ils ont donc recruté 125 cyclistes amateurs âgés de 55 à 79 ans, excluant les fumeurs, les gros buveurs et ceux souffrant d'hypertension ou d'autres problèmes de santé. Les hommes devaient pouvoir parcourir 100 km en moins de 6,5 heures, tandis que les femmes devaient pouvoir parcourir 60 km en 5 heures et demie. Ils ont comparé leurs résultats avec ceux d'un second groupe ne pratiquant pas d'activité physique de façon régulière et comprenant 75 personnes en bonne santé âgées de 57 à 80 ans et 55 jeunes adultes en bonne santé âgés de 20 à 36 ans.

Une activité sportive régulière sur le long terme conserve le système immunitaire

Premier résultat : chez les cyclistes, la masse musculaire et la force étaient conservées, ainsi que leur cholestérol et taux de graisse corporelle, qui augmentent pourtant généralement avec l'âge. Enfin, les taux de testostérone ont également été conservés à un niveau élevé, "ce qui suggère qu'ils ont peut-être évité la plus grande partie de la ménopause masculine", d'après un communiqué du King's College de Londres.

Mais d'après les auteurs, "l'une des découvertes les plus frappantes et les plus inattendues a été la fréquence élevée" de certains types de lymphocytes T chez les cyclistes, plus que chez les adultes plus sédentaires et même, pour une catégorie de lymphocytes T, plus élevée que celle observée chez les jeunes de 20-36 ans. De plus, par rapport aux sédentaires du même âge, les cyclistes possédaient plus d'IL-7, molécule qui protège le thymus, et moins d'IL-6, qui favorise son atrophie. En revanche, le taux de certains types de lymphocytes T (les CD8, qui tuent les cellules infectées et cancéreuses) restaient inchangées chez les cyclistes par rapport aux moins actifs du même âge, montrant que l'activité physique n'agit pas sur tous les paramètres de l'immunité. "Nos futures études dans cette cohorte viseront à tester la fonction immunitaire, notamment la réponse à la vaccination, comme une preuve clinique de l'impact bénéfique de l'activité physique sur la fonction immunitaire adaptative chez les personnes âgées", expliquent les auteurs.

"Ces résultats montrent que ce n'est pas parce qu'ils sont en bonne santé que les cyclistes font du sport, mais que c'est parce qu'ils ont fait de l'exercice une si grande partie de leur vie qu'ils sont en bonne santé", déclare Le professeur Stephen Harridge, directeur du Centre des sciences physiologiques humaines et aérospatiales du King's College de Londres, dans le communiqué. "S'ils arrêtaient le sport, leur santé se détériorerait probablement", conclut-il. "Hippocrate en 400 av. J.-C. dit que l'exercice est la meilleure médecine de l'homme, mais son message s'est perdu et nous sommes une société de plus en plus sédentaire", déplore le Pr Janet Lord, directeur de l'Institut d'inflammation et de vieillissement de l'Université de Birmingham dans le communiqué. Cependant, "nos résultats apportent maintenant des preuves solides pour encourager les gens à faire de l'exercice régulièrement tout au long de leur vie", ajoute-t-elle.

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